10 Octobre 2016
La semaine du 19 au 24 septembre a été décrétée « semaine de mobilisation des Départements » par l’Assemblée des Départements de France. L’ADF, Présidée par Dominique Bussereau depuis le 13 mai 2015, a adopté une stratégie agressive et imposante pour alerter l’opinion publique sur la baisse des dotations de l’Etat dont subit notre collectivité.
Vous avez donc été nombreux, sarthoises et sarthois, à apercevoir aux arrêts de cars et dans la presse quotidienne régionale les visuels et les messages « sponsorisés » par le Département, et à réagir face à cette abondante campagne.
Des charges sociales en augmentation
Sur le fond, nous ne pouvons que confirmer que la rigueur budgétaire a accru les tensions qui pèsent sur les départements, l’écart entre nos dépenses sociales et les transferts accordés par l’Etat s’est effectivement accentué ; nous en convenons et nos interventions en Assemblées plénières ont toujours défendu le fait que l’Etat devait soutenir le mieux possible les départements qui ont hérité de la charge du RSA après la décentralisation, et ce aussi bien avec un gouvernement de gauche que de droite.
A l’inverse, comment ne pas être scandalisé par le double discours sans cesse utilisé par la droite.
Ce que ne dit pas l’ADF et sa majorité
Il faut rappeler que l’an passé, Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, a ouvert une enveloppe exceptionnelle pour les territoires en grande difficulté financière, afin qu’ils puissent verser le RSA à tous les allocataires. Cette année, malgré les échecs des négociations sur la réforme du financement du RSA entre l’ADF et le gouvernement le 21 juin dernier, le premier ministre s’est engagé à apporter un coup de pouce supplémentaire aux Conseils départementaux, une aide qui sera vraisemblablement supérieure à celle débloquée en urgence l’an passé.
Nous devons aussi rappeler que c’est en 2004, sous le gouvernement Raffarin, qu’il a été choisi de décentraliser le versement du RSA et d’en donner la compétence aux départements...échelon départemental qu’il avait même été programmé de supprimer par la création des « Conseillers territoriaux » (par fusion avec la région) lorsque que François Fillon était 1er ministre.
Mobiliser qui ? Une communication électoraliste
Sur la forme, alerter l’opinion publique sur « ce que ne pourront plus faire les Départements demain faute de moyens suffisants » apparait véritablement comme une campagne électoraliste. C’est à grand renfort des slogans « Stop à la disparition des moyens d’action des Départements » ou « Stop au désengagement de l’Etat », que l’on veut nous convaincre que tous les problèmes que rencontre notre collectivité sont liés au gouvernement actuel.
Il est d’ailleurs choquant que l’ADF ou le Département utilisent leurs moyens financiers pour faire de la politique politicienne, il s’agit tout de même d’une association subventionnée par les collectivités, donc avec l’argent des contribuables.
La solidarité est le cœur de « métier » des départements, cette compétence a été renforcée par la loi NOTRe à l’été 2015. La période de transition passée avec un an de recul quant à son application, où en est la Sarthe dans ses négociations avec la Région ? Qu'en est-il des transports ? Des aides économiques ? Plutôt que d’investir dans des campagnes publicitaires il serait sans doute plus judicieux que l’ADF soit un vrai partenaire dans la facilitation de ce processus.
D’ici là, nous sommes curieux de voir les prochaines négociations entre l’ADF et le gouvernement.
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